samedi 30 mai 2015

Mois de may joli

Agir pour l’anglais est satisfait par la substitution des vocables puisés dans des langues exotiques, le français notamment, au profit de l’anglais. Ainsi on ne dit plus depuis longtemps défi, mais challenge. Tant mieux ! On ne dit plus, non plus, une émission en direct, mais en live. Attention à la prononciation. On ne dit plus surmenage, ou épuisement, mais burn out. C’est merveilleux non ? Des facétieux parlent de "beurre naoute". Un beurre qui rendrait le teint jaune. C’est absurde ! Cependant, on ne dit pas de l’huile d’olaïve. Attention tout de même à ne pas manger trop salé ou trop gras.
 
Le mois de mai a été riche pour l’anglais. Le grand prix de l’eurovision, a vu, comme d’habitude, le triomphe de l’anglais. A l’exception de quelques chanteuses et chanteurs qui s’obstinent dans leur langue tribale, Roumain, Français, Monténégrin (amusant), Espagnol et Italien. En revanche, on a, avec bonheur, entendu du Serbo-anglais, du Russo-anglais, de l’Austro-anglais. C’est le Svedo-anglais qui a gagné cette année. Bravo.

mercredi 6 mai 2015

Un sort tragique pour Antigone

Comme vous le savez peut-être, la langue anglaise domine la chanson, le cinéma, la pub. Depuis quelques temps, l'anglais s'impose enfin au théâtre parisien. C'est une bonne chose. Et il était temps ! Donc en collaboration avec le British Council (1), Juliette Binoche, membre éminente de la société du spectacle, joue l'Antigone de Sophocle, non pas en grec ancien, ni même en français, mais en anglais. Agir pour l'anglais salue la comédienne pour cet acte de courage et de non conformisme. La pièce en anglais comporte des sur-titres en français. Quelle ringardise ! Une petite manifestation de soutien, avec drapeaux anglais devant le théâtre, lui ferait sans doute chaud au cœur. 

Attention, toute bonne chose à une fin, et la comédie se termine, malheureusement, bientôt.

(1) Manifestation organisée du 22 avril au 14 mai dans le cadre du Tandem Paris-London 2015, mis en œuvre par l’Institut français et la ville de Paris, avec le soutien de la ville de Londres et du British Council : http://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-antigoneivovanhove-745

lundi 4 avril 2011

Le carnage linguistique de Singapour, nouveau modèle de Luc Chatel


Luc Chatel rappelle, dans une interview du Figaro, que "les Français ne sont pas bons en langue étrangère". Plusieurs études poussées ont en effet montré que les enfants de certains quartiers londoniens avaient un meilleur score au TOEFL que les petits Français ! Or, selon le Ministre de l'éducation, on peut très bien "apprendre l'anglais à Paris par visioconférence en dialoguant avec un enseignant basé à Londres." Un comité va d'ailleurs être chargé de faire des propositions en ce sens. En feront partie, entre autres, Suzy Halimi, "grande angliciste", Claude Hagège [petit galliciste?] et Claude Bébéar, l'assureur.

Il s'agira de révolutionner les mentalités. Selon le Ministre, "d'abord bien parler français avant d'apprendre une langue étrangère est absurde". Et de citer un exemple : "à Singapour, j'ai vu des enfants de cinq ans parler remarquablement anglais et chinois." [Ma petite voisine de 6 ans est bilingue kurde/français ce qui démontre que le modèle est transposable en France.]

En fait, le modèle singapourien est particulièrement intéressant en ce qu'il montre qu'une petite élite peut facilement imposer l'anglais et se débarrasser des cultures locales, dès lors qu'elle le fait sous le signe du pragmatisme. En 1958, moins de 20% de la population parlait une des 4 langues officielles (mandarin, tamoul, malais, anglais). Depuis, plus de 50 % des singapouriens ont abandonné leurs langues pour passer à l'anglais ou au mandarin. Bien sûr cette politique est approuvée à chaque élection puisque le parti [unique] est régulièrement réélu avec... 99 % des voix.

dimanche 23 janvier 2011

Dès 3 ans pour Luc Châtel

Luc Châtel, diplômé de marketing et Ministre de l'Éducation nationale, propose de diviser par deux l'âge de début de l'apprentissage de l'anglais. Le ministre souhaite que "nous réfléchissions à un apprentissage dès trois ans … Nous l'expérimentons ici ou là [depuis quatre mois] et avons de bons résultats".
Il faudrait également qu'"à 18 ans les lycéens aient tous fait un séjour à l'étranger". Voilà des mesures de bon sens. Angliciser plus pour communiquer plus, aurait dit notre Président. L'enseignement se ferait à distance. Une double révolution donc, numérique et linguistique.

Luc Châtel considère qu'"aujourd'hui, en France [autant qu'en Angleterre], ne pas maîtriser l'anglais est un handicap". Pour combattre tout début de résistance, le Ministre est favorable à la "suspension des allocations familliales" pour ceux qui sècheraient les cours d'anglais.

L'été dernier, le Ministre avait déjà annoncé le financement de davantages de stages d'anglais pendant les vacances scolaires. Luc Châtel a vraiment fait de l'anglais sa priorité. Quant au français, il conviendrait de le réformer pour le débarrasser de tout "style amphigourique et [des] circonvolutions syntaxiques", à l'instar du parler "clair et vrai" de notre Président.

Qui l'eût dit qu'un Ministre reprendrait si vite nos revendications ?

jeudi 1 mai 2008

Les 7 grandes crises de ce siècle

Il y a peu, on lisait un intéressant article dans le Monde sur les six crises qui bousculent l'ordre économique mondial. Tout le monde est aujourd'hui conscient des crises financière, monétaire, économique, alimentaire, énergétique et écologique qui nous menacent. Mais on oublie la crise linguistique : des milliards de personne qui n'ont pas accès à l'anglais.

Le premier Ministre de sa majesté, Gordon Brown, s'en est récemment ému dans un appel aux consciences de ce monde digne de Al Gore dans son meilleur registre climatique.

Nous avons offert le football au monde, nous devons maintenant faire de même avec l'anglais. Tout doit être mis en ordre pour que plus un seul enfant ne puisse échapper à l'anglais sur notre planète qu'il faut sauver.
Nous sommes d'ores-et-déjà prêts à affronter la crise alimentaire au moyen des OGM. L'énergie ne devrait plus être un problème à l'orée des années 2130 grâce au projet ITER. La crise monétaire est un mirage : il suffit de continuer à soutenir le dollar. Par contre la crise langlistique est autrement plus inquiétante. Pensez aux milliards de gens les plus pauvres qui n'ont pas accès à la communication internationale. On aimerait que le British Council soit aussi proactif dans le domaine des langues que Monsanto ne l'est sur les cultures. Heureusement pour la planète, Gordon Brown veille au gain.